Archives de catégorie : Coups de coeur

Cette année, Tout Art Faire vous propose une rubrique illustrant la programmation culturelle bordelaise et plus particulièrement des expositions. Peintures, architectures, photographies, arts décoratifs, il y en aura pour tous les goûts !
Les coups de cœur de l’association dans un article facile à lire et qui paraîtra tous les mois…

COUPS DE COEUR #4 MARS 2016

Bacchanales modernes ! Le nu, l’ivresse et la danse dans l’art français du XIXe siècle
Bordeaux, Galerie des Beaux-arts, Jusqu’au 23 mai 2016

Edouard-Antoine Marsal, Satyre et Bacchante, 1887, Sète, musée Paul Valéry
Edouard-Antoine Marsal, Satyre et Bacchante, 1887, Sète, musée Paul Valéry

Bacchante, nymphe, ménade, peu importe comment on l’appelle, cette figure féminine issue de la mythologie antique trouve auprès des artistes français du XIXe siècle, un certain regain d’intérêt.

 D’abord illustrée en compagnie de Bacchus lors de ses cortèges, elle va peu à peu devenir une créature indépendante au sein de diverses histoires et tragédies. Mais son tempérament provocant, ses manières violentes, vont constituer très vite un prétexte a représenter la femme sensuelle telle qu’elle est fantasmée durant la seconde moitié du XIXe siècle.

Dans un parcours chronologique, à travers des œuvres comme celle de James Pradier Félicien Rops, ou encore Gustave Moreau et Auguste Rodin, le musée des Beaux-arts de Bordeaux donne à contempler l’image de la femme sous toutes ses coutures dans un siècle où il n’est pas si facile de s’affirmer en tant que tel.

Emile Lévy, La mort d'Orphée, 1866, Paris, musée d'Orsay
Emile Lévy, La mort d’Orphée, 1866, Paris, musée d’Orsay

Catherine Slowik
Bègles, musée de la Création Franche, Jusqu’au 3 avril 2016

Tout d’abord professeur de mathématiques, Catherine Slowik va se tourner très vite vers l’enseignement des arts plastiques et surtout vers la peinture dont elle va apprendre à dompter la technique.

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Elle aborde sous divers angles la figure humaine. Du portrait au corps entier, toujours sur fond de monochrome noir, qui permet d’attirer exclusivement notre œil sur le personnage, l’artiste joue des attitudes et des mouvements. Contorsionner dans des positions peu probables, solitaire, en couple ou en groupe, les silhouettes se rejoignent, se repoussent, à la manière d’une danse ou même d’un combat.

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Le musée de la Création Franche expose ici une partie de l’œuvre figurative de Catherine Slowik, dont la riche production s’attarde aussi sur les formes abstraites.

Par Charlotte LASSERRE

COUPS DE COEUR #3 JANVIER 2016

Cox Galerie, exposition d’ouverture
Jusqu’au 29 janvier 2016

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Alber, Grief

Aucun espace à Bordeaux n’était véritablement dédié à la création artistique urbaine. Quelques expositions, des œuvres disséminées par-ci par-là, mais rien de bien concluant.

Depuis décembre, la Cox Galerie se fait la demeure des artistes issus du street art avec comme première exposition les créations de sept artistes : Hopare, Alex (œuvre en couverture de l’article, Icône), Alber, Nico Giquel, Brok, Bust the Drip et Tilt. Photographies, peintures, installations sont réunies dans cette superbe salle et nous montre à quel point la diversité des techniques et approches domine l’ensemble de ce mouvement.

Hopare

Beaucoup d’autres expositions sont en cours de préparation, on aura vite l’occasion de découvrir d’autres artistes.

Colombie, la guerre que nous n’avons pas vue
Musée d’Aquitaine, jusqu’au 6 mars 2016

 Une sorte d’art thérapie comme on en voit peu. Celle des victimes et de ceux qui ont perpétré le massacre. Au milieu, un artiste, Juan Manuel Echavarria, initiateur de ce projet qui tente d’inscrire dans les mémoires les ravages de la guerre colombienne.

Juan Manuel Echavarria, Silencio Bellavista, photographie, 2015
Juan Manuel Echavarria, Silencio Bellavista, photographie, 2015

Le premier volet dévoile les photographies silencieuses d’Echavarria, une école abandonnée recouverte de végétation, preuve d’une vie avant l’expulsion des populations. Les œuvres peintes et tissées de la seconde partie paraissent des dessins d’enfant. Décalées, naïves, presque dérangeante tant elles sont éloignées de l’horreur d’un tel conflit et pourtant, il n’en faut pas plus pour comprendre. Maitrise et savoir-faire technique sont ici inutiles, il vous suffit de regarder…

Silfredo, Terreur et desespoir pour le paramilitarisme, peinture vinylique sur panneau de bois, Fondation Puntos de Encuentro
Silfredo, Terreur et desespoir pour le paramilitarisme, peinture vinylique sur panneau de bois, Fondation Puntos de Encuentro

 Par Charlotte LASSERRE

Coups de coeur #2 Novembre 2015

Voici les expositions qui ont attiré notre attention ce mois-ci. Bonne visite!

Folk art africains
Frac Aquitaine jusqu’au 19 décembre 2015
Visite le 12 décembre de 15h à 17h  avec Tout Art Faire

Kifouli Dossou, Carrefour, série Le sondage, 2011
Kifouli Dossou, Carrefour, série Le sondage, 2011

C’est à travers une dizaine de noms que le Frac Aquitaine nous présente un panorama de la création contemporaine en Afrique subsaharienne.
La culture populaire qu’elle soit composée de croyances, de savoir-faire, de contes ou de récits, se qualifie surtout par son extrême richesse. Composite et encore bien vivant, le « folk-lore » africain s’intègre par la main des artistes aux techniques modernes d’expressions artistiques. La diversité des œuvres présentées mêlant à la fois photographies, sculptures, peintures et installations, ne manquent pas de nous interroger sur le monde d’aujourd’hui et de demain.
D’autres expositions sont présentées en parallèle de celle-ci notamment à Arc en rêve où l’on peut aller admirer la nouvelle architecture en Afrique et à Pey Berland où la Galerie Tinbox mobile a élu domicile.

Omar Victor Diop, Aminata, série Le Studio des vanités, 2012
Omar Victor Diop, Aminata, série Le Studio des vanités, 2012

Exposition d’automne
« Jamais Renoncer »
Institut Culturel Bernard Magrez, Pavillon La Boétie jusqu’au 6 mars 2016

Laurent Valera, Ne jamais renoncer, 2011
Laurent Valera, Ne jamais renoncer, 2011

Dans le cadre des nouvelles acquisitions de l’Institut, Bernard Magrez est allé chercher directement à la source. En proposant à quatorze artistes de créer une œuvre sur le thème « jamais renoncer », il laisse à chacun le choix d’une interprétation personnelle. Cela donne parfois des surprises comme avec Stéphanie Barthes, artiste taxidermiste qui présente Amouré, un bélier noir aux cornes d’or qu’elle compare volontiers au maitre des lieux, un « fonceur » et un « chef de troupeau ».
Magrez propose ici une commande très personnelle, une phrase qui régit sa vie.

Par Charlotte LASSERRE

COUPS DE CŒUR #1 – Octobre 2015

Felix Arnaudin. Le guetteur mélancolique. Œuvre photographique 1874-1921
Musée d’Aquitaine jusqu’au 31 octobre 2015

Félix Arnaudin, Bergers échassiers, entre 1885 et 1898, d'après négatif sur verre au gélatino-bromure d'argent.
Félix Arnaudin, Bergers échassiers, entre 1885 et 1898, d’après négatif sur verre au gélatino-bromure d’argent.

Il est difficile de croire qu’avant la création de cette forêt artificielle dans le milieu du XIXe siècle, les Landes n’étaient constituées alors que de plaines, de marais et de lagunes. Enfant de la région, Felix Arnaudin (1844 – 1921) se situe dans cette époque de changement où les traditionnelles exploitations agro-pastorales font place à la modernité de l’industrie forestière. Désolé de voir disparaitre ce territoire tant aimé, il décide de collecter la mémoire écrite, orale et visuelle de « ses » Landes à lui.

Félix Arnaudin, Biscarosse, Moulin à vent est, 19 août 1896, d'après négatif sur verre au gélatino-bromure d'argent
Félix Arnaudin, Biscarosse, Moulin à vent est, 19 août 1896, d’après négatif sur verre au gélatino-bromure d’argent.

Ses œuvres photographiques (portraits, paysages, scènes de la vie quotidienne) sont réunies dans une exposition qui montre à quel point le paysage que l’on connait aujourd’hui est bien loin de celui qui existait autrefois…

Propagande ! Affiches en temps de guerre – 1914/1945
Musée d’Aquitaine jusqu’au 17 janvier 2016 ; Centre Jean Moulin jusqu’au 27 mars 2016

Affiche de propagande allemande
Affiche de propagande allemande

Nous n’avons pas souvent la chance à Bordeaux de voir une exposition illustrer le travail de l’affiche et encore moins en double volet. Le musée d’Aquitaine et le centre Jean Moulin organisent en parallèle deux manifestations d’un genre particulier : l’affiche de propagande en temps de guerre.

Moyen imparable de manipulation des esprits pendant les deux guerres mondiales, ces affiches nous replongent dans l’atmosphère sensible de la France occupée. La collection de M. Vincent Caliot prêtée pour l’occasion en dit long sur l’ « intox » médiatique combattant tout simplement la liberté de pensée.

Ferrante Ferranti – Itinerrances
Base sous-marine jusqu’au 13 décembre 2015

Ferrante Ferranti, pélerin hindou, sanctuaire de Tampaksiring, Bali
Ferrante Ferranti, pélerin hindou, sanctuaire de Tampaksiring, Bali

Entre itinéraire et errance, le photographe Ferrante Ferranti parcourt le monde en quête de sujets à capturer. Observateur des hommes, il se plait à fixer leurs cadres de vie, leurs coutumes, leurs lieux sacrés… Chaque image est traduite avec une vérité surprenante.

Ces 150 clichés sont présentés en plusieurs thématiques qui révèlent ses aspirations de recherche. La capture de la lumière ou la représentation de l’instant en font partie. Mais c’est surtout son travail autour de la spiritualité de l’homme qui l’emporte. Révélant chaque religion de manière intimiste, Ferranti montre avec respect et sensibilité, la magie de la diversité des peuples.

Par Charlotte LASSERRE