Se nourrir à Bordeaux au XVIIIe siècle

Pour parvenir à nourrir une population de plus en plus importante, la ville de Bordeaux s’appuie au XVIIIe siècle sur les ressources variées d’un vaste arrière-pays et les marchandises issues d’horizons plus lointains. Marché aux poissons, boutiques de confiseurs, marchandes ambulantes d’huîtres ou de châtaignes permettent aux habitants de se procurer des aliments qui mêlent produits locaux et saveurs venues d’ailleurs. L’alimentation des Bordelais s’inscrit alors dans un mélange d’enracinement et d’ouverture que l’on retrouve dans l’ensemble de la société. Si pour les plus pauvres, la recherche de nourriture révèle avant tout de la nécessité, elle revêt chez les riches nobles ou négociants une dimension de plaisir et d’affirmation de son prestige dans la cité. A travers l’étude de l’organisation de l’approvisionnement, des lieux et des acteurs de la circulation des denrées, mais aussi de la dimension sociale d’une alimentation entre contraintes et plaisirs, cette conférence mettra en avant comment les manières de se nourrir éclairent les transformations d’une ville au cœur des échanges au siècle des Lumières.